Le tournant...

On arrive à un tournant, celui ou il faut choisir entre une voie ou une autre, sans savoir quelle sera la bonne.

Je choisis bien sur, celle de continuer la vie près d'Eric, sans savoir ou elle me mènera, et dans quel état. Ni combien de temps je tiendrai.
 

Je me fie à des signes d'espoir... du ciel ou du destin... On fait ce qu'on peut, puisque sinon, on ne sait rien.. Alors... Si le feu passe au vert à 3, ou si les choucas vont par paire (un tout seul, j'aime pas), si le panneau "à vendre" est retiré quand je passe devant...

Le panneau "à vendre" a été retiré, quand j'y ai pensé. On va donc décréter que c'est un (bon) signe du destin. Que la vie ira mieux. Qu'il faut souffrir encore mais que tout ça, c'est pas pour rien.

 

Je suis épuisée psychologiquement. On appelle ça le Burn Out ? Mon médecin voulait m'arrêter mais je n'ai pas voulu, car rester à la maison n'est pas plus bénéfique pour moi que d'aller au travail. Au moins au travail, je ne subis pas ses humeurs.

 

Eric est dans une très mauvaise période.
 

On a augmenté le traitement anti-épileptique. Cela lui a déclenché des migraines, tous les jours depuis une semaine. Un mal pour un bien... On gagne d'un côté, on perd de l'autre.
 

Il a été insupportable ces 15 derniers jours. Impossible de lui parler, il n'entend rien.

Il s'oppose à moi, dans tous les actes de la vie quotidienne. Il est révolté, écorché vif.
 

Je comprend mais je ne peux pas tout encaisser... Ca devient insoutenable. Même quand je ne dis rien, il m'agresse... Ses regards ne sont plus aimants. J'ai l'impression qu'il me déteste, parce que je suis valide et lui, non. Parce que je peux, et lui, non. Parce que je parle, et lui, plus. Parce que je vis et lui, juste à moitié...

 

Je dirais qu'aujourd'hui, ça allait mieux.

On verra bien demain... et les jours d'après...

Mais la vie après l'AVC, c'est cher payé...