Le parcours du combattant

Sur tous les fronts, il ne faut rien lâcher... tant au niveau personnel qu'au niveau du projet maison...

Nous avons eu rendez-vous avec la banque ce matin, le dossier est pratiquement constitué mais il nous manque des documents que le constructeur ne nous a pas encore fourni, malgré mes relances.

Je sais qu'il est débordé mais, nous en avions besoin, aujourd'hui...

J'espère qu'il ne va pas disparaître dans la nature, il ne donne pas signe de vie, ni par mail, ni par texto... Je me fais des films... Je suis douée pour ça !

 

Niveau banque, on est bien mais les finitions vont surement nous coûter encore un bras...

Il reste la cuisine à financer, ainsi que l'électroménager (nous n'avons que le frigo) le plancher salle/salon/chambre/bureau, les sols des chambres en haut. Les meubles de salle de bain.

Et apparemment, dans le devis, il n'a pas inclus le raccordement eau/électricité.

Il y aura aussi la taxe verte à payer...

Bref, mieux vaut ne pas penser à tout ça, ça me donne des sueurs froides... chaque chose en son temps...

 

Niveau personnel.... je ne vais pas trop m'étendre sur ce sujet délicat mais, c'est très difficile, on est très tendus tous les deux... Des jours ou je me demande si on fait bien de construire cette maison, ne sachant pas ou la vie va nous mener... mais justement, on ne sait pas, alors on continue, en espérant que ça ira mieux, doucement...

Nous nous faisons aider par la maison du Couple et de la Famille, à Brest, une fois par mois. C'est le seul organisme que j'ai trouvé pour accompagner les couples en difficultés, que ce soit après un accident ou autre problème familial... Cela nous fait du bien mais ce n'est pas suffisant. Il y a des jours ou j'ai envie de tout plaquer...comme ça... ce serait presque plus facile... quoique, même pas sur.

 

Eric est mal psychologiquement. Il pense à la mort. Il pense à sa vie d'avant, perdue. Il n'avance pas quand à l'acceptation de ses handicaps... Il se rend compte que pour son bras et sa main, c'est foutu. Pour la marche, ça stagne mais l'attelle l'aide beaucoup. Pour la parole, ça dépend des jours... Certaines fois, il dit des phrases et se surprend lui-même. S'il se concentre, qu'on lui laisse du temps, sans pression, il peut dire le mot qu'il a en tête : facteur, maison, chat.... Parfois, ça ne vient pas et là, il s'énerve.

 

En société, c'est difficile pour lui. Il est présent physiquement mais intervient peu car, dès que tous les regards se braquent sur lui, il bloque. Du coup, il préfère se taire. Le piège, c'est qu'il s'isole. Et quand je vois qu'il se renferme, ça me stresse. Alors je dis qu'il est temps de partir... et on s'isole... Cercle vicieux...

 

Nous avons peu d'amis proches aujourd'hui, autour de nous. Heureusement, ceux qui restent, les vrais, ceux qui n'ont pas peur du handicap, de notre tristesse, de nos radotages, ceux qui viennent vers nous et qui ne nous oublient pas, sont géniaux. Nous avons tellement besoin de vous.

 

Chacun sa vie, chacun ses soucis... je le sais... et j'en remercie d'autant plus ceux qui sont présents malgré leurs difficultés personnelles...

 

J'espère aussi, par le biais de l'association, réunir des personnes victimes d'aphasie, suite à un accident vasculaire cérébral. Je n'ai pas le temps pour le moment, de m'y consacrer pleinement mais ce sera le prochain projet.